Devenir ambassadeur d’un mode de vie
En 2019, nous décidions avec mon conjoint de vivre sans voiture personnelle.
Deux ans plus tard, nous vivons toujours ainsi. Notre vie familiale est forcément rythmée par nos déplacements à vélo et cela nous demande une organisation très différente de celle que nous avions avant.
Anciennement adepte du tout-voiture, cette transition pour le tout-vélo était un challenge inquiétant pour moi. Mais maintenant que je vois les résultats de cette transition et les effets positifs qu’elle a eu sur ma vie, j’ai envie de partager mon quotidien de “Cyclo’mom” en devenant l’ambassadrice de ce mode de vie.
Découvrir une nouvelle vie
Emmener mon fils chez la nounou à vélo, faire les courses, faire du vélo-taff, même pendant ma grossesse, être menée à la maternité en vélo longtail pour accoucher… ceci m’aurait paru irréalisable il y a un peu plus de 2 ans.
Bien sûr, la transition n’a pas été abrupte. J’ai commencé ma vie tout-à-vélo petit à petit depuis 2016.
En tant qu’ancienne “tout-voiture”, moi qui ne savait pas faire 3 km sans moteur et qui n’avait même jamais réfléchi à d’autres options, découvrir cette nouvelle vie m’a apporté une bouffée d’air frais.
Je dois vous avouer que cette transition n’aurait pas été possible sans mon compagnon. Pour lui, le vélo-taff n’était pas inconnu, c’était même plutôt un automatisme et une évidence. Bien qu’il ne m’ait pas vraiment reproché mon mode de transport, il s’en est étonné.
En effet, comme je prônais une vie saine et fréquentais beaucoup de personnes siglées “écolo” ou “hippies”, il ne comprenait pas la raison pour laquelle je me déplaçais continuellement en voiture.
Et pour dire-vrai, j’en suis la première étonnée aujourd’hui… En choisissant de vivre sur Avignon, je m’étais renseignée sur les déplacements en bus, en covoiturage… mais il ne m’était jamais venu à l’esprit que je pouvais faire les 7 petits kilomètres me séparant de mon boulot à vélo!
Pourtant, est-ce vraiment étonnant?
Lorsque nous ne sommes pas éduqués avec le vélo, quelle vision en avons-nous?
J’ai appris à faire du vélo étant enfant. Je me rappelle très bien mon entraînement sans petite-roue et j’y repense avec le sourire. Je sais également que mes parents savent faire du vélo. Pourtant, je n’ai pas vraiment de souvenirs de balades ou de sorties à vélo avec ma famille ou avec mes amis étant jeune.
J’ai plus de souvenirs de ski alors que j’ai grandi en bord de mer… plutôt ironique non?
Bien sûr, avoir grandi dans une ville qui, premièrement, est loin de tout, et qui en plus n’était pas du tout aménagée pour les déplacements à vélo à l’époque, ne m’a pas aidé à privilégier les déplacements “doux”.
Lorsque je faisais mon apprentissage sur place, j’allais travailler essentiellement en voiture. Il m’arrivait d’aller bosser à pied mais je n’ai jamais pensé à faire le trajet à vélo! Alors que cela m’aurait pris 5 min en pédalant! En y réfléchissant, je ne comprends toujours pas…
Si je vous raconte tout ça, c’est pour que vous compreniez que parfois, ce sont nos automatismes et habitudes qui prennent le dessus, même si ça semble totalement irrationnel.
Devenir ambassadeur d’un mode de vie
Si une jeune femme comme moi, sans problème de santé ni situation d’handicap, a effectué pendant des années ses petits trajets du quotidien en voiture, sans jamais se remettre en question, c’est bien que les modes de déplacements plus doux ne sont pas encore une évidence pour une partie de la population.
Maintenant que j’y ai pris goût et que je ne m’imagine pas revenir en arrière, j’ai choisi de devenir ambassadrice de ce mode de vie.
Plutôt que de chercher à convaincre, de débattre, de persuader, j’ai choisi de montrer l’exemple en partageant mon quotidien sur plusieurs supports numériques.
Facebook, Youtube et Instagram sont les plateformes que j’ai choisi d’inonder de vidéos, clips et photos de mes aventures.
L’écriture étant mon premier amour, il était naturel pour moi de tenir ce blog également.
Un exemple de bienveillance
Cette envie de partager notre mode de vie est née grâce aux vidéos de Bilook que vous pouvez retrouver sur sa chaîne.
Lorsque nous avons commencé à suivre son travail (en 2017 peut-être?), Bilook faisait figure d’ORNI dans la cyclosphere avec ses “DailyObs”.
En effet, que ce soit sur YouTube ou Twitter, les cyclistes partageant leur quotidien avaient comme fâcheuse manie de se concentrer sur les points négatifs de leurs trajets.
J’étais assez mal-à-l’aise avec cette démarche.
Je comprends le besoin de se défouler sur les réseaux lorsque la frustration ou la peur sont difficiles à garder pour soi. C’est humain.
Mais je trouvais dommage que cela donne si mauvaise presse aux déplacements à vélo.
Aujourd’hui encore, le premier réflexe des personnes autour de moi est de me demander si ce n’est pas trop dangereux de se déplacer à vélo. Je pense que l’ancienne mentalité “twitter” de la cyclosphere n’a malheureusement pas aidé à rassurer les gens.
Puis soudain, mettant un gros coup de pédale dans la fourmilière, Bilook commença ses DailyObs.
Sa douceur, sa positivité et sa bienveillance ont complètement modifié le comportement des cyclistes sur internet. Bien sûr, cela ne s’est pas fait en un jour, mais peu à peu, les mentalités ont changé.
Je suis heureuse d’avoir pu suivre cet exemple avec mon conjoint et j’aime à penser que notre implication dans la cyclosphere française et les réseaux sociaux ont également aidé à améliorer l’image des déplacements à vélo et du vélo-taf.
J’ai d’ailleurs eu le plaisir d’être invitée à parler de tout ça dans ce podcast de Bilook:
Piquer la curiosité
Début 2019, nous avons donc lancé avec Mael notre chaîne Youtube avec la vidéo du déménagement de notre baignoire à vélo (que vous trouverez dans cet article).
Cette expérience nous a beaucoup amusé et nous avons continué à poster de temps en temps de petits moments de notre quotidien de cyclo-family.
Assez rapidement, nos aventures ont piqué la curiosité de plusieurs personnes.
A force de raconter notre histoire et de présenter notre style de vie, nous avons donné envie à des personnes autour de nous de tester à leur tour le vélotaf ou le cyclotourisme.
Pour moi, ma plus grande victoire est la conversion de ma maman qui prend maintenant très régulièrement son vélo pour aller travailler.
Grâce à ma présence quotidienne sur les réseaux sociaux, j’ai également attiré l’attention d’autres formes de média (radio et journaux traditionnels) qui m’ont permis de parler de ma transition en touchant un public plus large.
Ma dernière apparition en date est dans le journal Ouest-France:
Je suis toujours étonnée de voir l’engouement et l’étonnement que suscite notre mode de vie. Je partage avec plaisir ce qui est aujourd’hui mon quotidien et je suis heureuse de piquer la curiosité des personnes qui découvrent mon histoire.
Je suis toujours très flattée lorsque je reçois ce type de commentaires:
Je le suis tout autant lorsque je reçois des messages comme celui-ci, venant de la journaliste qui m’a interviewé pour Ouest-France:
“Bonjour Natacha,
Je suis ravie que l’article vous convienne ! Je suis très heureuse d’avoir recueilli votre témoignage et d’avoir lancé cette série (écrite et illustrée par des cyclistes qui plus est !)
Mes collègues m’ont dit que l’idée du challenge d’un an sans voiture leur était séduisante pour tenter de sauter le pas à leur tour, rien ne peut me rendre plus heureuse 🙂 “
Ces retours très positifs me motivent d’autant plus à continuer ce blog et à partager mon quotidien.
En Bref – Partagez votre histoire
Je n’aurai pas imaginé, il y a encore 2 ans, vivre sans voiture avec mon conjoint et notre petit garçon. Une envie de bouger, de tester de nouvelles choses et de prendre soin de moi m’ont aidé à sauter le pas et j’en suis très heureuse.
J’étais loin d’imaginer que cette histoire de transition intéresse qui que ce soit!
Et pourtant, les messages et commentaires que je reçois quotidiennement me confortent dans l’idée que pour beaucoup de personnes, l’utilisation du vélo n’est pas un automatisme, ni même une option.
Que ce soit par crainte ou méconnaissance, une part importante des citadins n’ont pas encore essayé le vélotaf. Pourtant, beaucoup de petits trajets de tous les jours peuvent être fait très simplement et rapidement à vélo.
J’encourage donc tous les cyclistes du quotidien, les vélotafeurs et cyclotouristes, à partager leurs histoires dans la bienveillance et le respect, afin d’aider les autres à sauter le pas à leur tour.
J’ai besoin de vos témoignages!
Afin de préparer mes prochains articles, j’aimerai savoir si vous avez déjà essayé le vélotaf?
Si oui, qui vous y a initié? Racontez-moi en quelques mots votre pratique!
Si non, pourquoi n’avez-vous jamais essayé? Qu’est-ce qui vous motiverez à tester?
J’attends vos réponses en commentaires!
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